Depuis quelques mois nous entendons parler des nouvelles extensions géographiques.
Le 4 juin dernier a été lancé le .paris pour lequel la Tour Eiffel a été illuminée et les premiers sites ambassadeurs mis en ligne. Quatre régions françaises ont également décidé de se lancer dans l’aventure des nouvelles extensions : l’Aquitaine, l’Alsace, la Bretagne et la Corse.

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Le lancement des nouvelles extensions a fait l’objet de nombreux articles, la plupart relatant les différentes opportunités découlant de ces lancements ou expliquant l’importance des différents acteurs comme l’ICANN. Lors de ce genre d’évènements, la fracture numérique devient plus évidente. Les développements d’Internet semblent ne concerner et ne pouvoir être compris que par une minorité d’avertis. Afin de lutter contre cette idée, une région a décidé de résister et de lutter pour montrer qu’Internet n’est pas seulement une histoire de technique mais aussi une histoire humaine ouverte aux non initiés.
Lors de l’ICANN 50 qui a eu lieu à Londres du 22 au 26 juin dernier, j’ai rencontré Laurence le Goff et Elodie Cloarec, réciproquement responsable administrative et financière et chargée de communication pour l’association .BZH.
Au delà des aspects techniques, elles m’ont raconté l’histoire de ce projet du côté humain.
La Bretagne est une région avec une identité culturelle forte. Les internautes bretons souhaitaient lui donner une dimension numérique. En 2004, Christian Ménard, député du Finistère a eu l’idée de créer une extension pour la Bretagne : .bzh. Afin de tester la popularité de ce projet auprès de la communauté bretonne, une pétition a été mise en ligne récoltant plus de 10 000 signatures en quelques mois (et plus de 20 000 aujourd’hui). En 2007, une étude de faisabilité a été effectuée par l’association Bretagne Prospective. Cette étude a conduit à la création de l’association www.bzh.
L’association a pour mission « dans un premier temps, de constituer le dossier de candidature, réunir les fonds nécessaires à son dépôt et assurer la promotion du .bzh dans la communauté bretonne. Elle assurera par la suite la fonction de registre gestionnaire de l’extension .bzh. ».
L’association a reçu des soutiens financiers de différents acteurs publics tels que Conseil régional de Bretagne, du Ministère de la Culture, de Quimper Communauté, du département de la Loire-Atlantique et des cotisations de ses adhérents mais également d’adhérents.
L’association fonctionne grâce à la mobilisation de bénévoles qui ont porté le projet de candidature jusqu’à l’obtention de l’extension délivrée par l’ICANN.
Parmi les membres de l’association se trouvent des personnes pour lesquelles l’univers des noms de domaine était inconnu avant le projet. Ces personnes ont réussi en quelques mois à intégrer les connaissances nécessaires à la réussite du projet.
Le 4 septembre, la période de Sunrise a débuté pour www.bzh qui devra traiter des nombreuses candidatures souhaitant montrer leur attachement à la Bretagne ou leur ancrage régional en adoptant un nom de domaine en .bzh.
 
Pour en savoir plus sur le projet .bzh : http://www.pik.bzh/
 
Marine DELAGE
Étudiante en Master 2 Droit de l’Economie Numérique de l’Université de Strasbourg. Porte un intérêt particulier aux impacts sociétaux des nouvelles technologies et au droit des jeux vidéo/serious games.
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A propos de Marine Delage