Il était une fois…la 4G ! Avec le lancement du très haut débit, la concurrence s’intensifie à nouveau entre les opérateurs. Télévision en haute définition et en multi-flux, vidéo à la demande, visioconférence, télétravail, peer to peer…sans ralentissement ni interruption !

4G
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L’histoire commence avec la nouvelle offre de fibre optique de Free, présentée comme la plus rapide d’Europe
(1 Gbits), qui a été jugée « de nature à induire en erreur les utilisateurs » par l’ARCEP. Dans son communiqué de presse du 01/10/2013, l’ARCEP a rappelé que « tous les opérateurs de communications électroniques sont tenus d’assurer la transparence des offres qu’ils proposent aux utilisateurs et d’agir de façon loyale vis-à-vis de leurs concurrents ».
Quelques jours plus tard, Orange a dénoncé la publicité comparative de l’opérateur Bouygues Telecom afin de faire retirer une partie de sa campagne publicitaire comparant les taux de couverture 4G offerts. Selon Orange, cette publicité comparative sur des hypothèses de couverture à la fin 2013 était fausse et de nature à induire en erreur le consommateur.
Ces derniers temps, les plaintes entre opérateurs se sont accumulées les unes après les autres. Par exemple, en août 2012, SFR a demandé 218 millions d’euros de dommages et intérêts à Orange, pour concurrence déloyale. De même, en décembre 2012, pour dénigrement et concurrence déloyale, Bouygues a réclamé 100 millions d’euros à Free.
Ce n’est pas la première fois que la 4G fait l’objet de contestation. En juin 2013, Free avait contesté l’autorisation faite à Bouygues par l’ARCEP d’utiliser sa bande de fréquence 1800 MHz dédiée à la 2G pour faire de la 4G. Le juge des référés a considéré que la décision de l’ARCEP ne présentait pas d’effets anticoncurrentiels, dès lors que chaque opérateur mobile est en mesure de déployer un réseau.
Dans un communiqué du 5 novembre 2013, l’association de consommateurs « UFC-Que Choisir » a constaté que « le réseau 4G d’Orange n’est disponible que sur 79,3% de la capitale, (…), SFR couvre moins de 75% de ce territoire, laissant de nombreuses poches de vide (…) et seul Bouygues affiche des résultats proches de ses annonces, avec une couverture de 99,4% ». Après avoir constaté un décalage anormal entre la carte de couverture de la ville de Paris que les deux opérateurs ont affiché sur leurs sites internet et l’accessibilité effective du réseau 4G, l’UFC-Que Choisir a déposé plainte pour pratiques commerciales trompeuses. L’association a même demandé à l’ARCEP la création d’un observatoire de la 4G et la création de zones selon les débits maximums théoriques que les technologies qui les couvrent autorisent.
Le déploiement de la 4G en Europe demeure risqué pour beaucoup d’opérateurs qui investissent des sommes colossales pour s’inscrire dans la course à la meilleure offre 4G. La concurrence est acerbe au niveau européen avec plus de 100 opérateurs couvrant 28 pays. Certains opérateurs proposent souvent la 4G par défaut sans supplément ou intégrée à des abonnements plus chers, par exemple les offres de Belgacom et Base, opérateurs belges.
Compte tenu des investissements déjà faits par les opérateurs pour le déploiement de la 3G et pour les fréquences, il semble aujourd’hui improbable que les opérateurs puissent récupérer rapidement ces énormes montants investis pour la 4G…
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Mariana Opris
Etudiante en Master 2 Droit de l’Economie Numérique à l’Université de Strasbourg. Vous pouvez consulter mon profil Logo Linkedin 1 .
 

A propos de Mariana Opris

Cet article a 2 commentaires

  1. Emmanuel AKODA

    En gros, ça chauffe quoi! Le constat est globalement que les telcos et autres stakeholders (notamment les autorités administratives) en Europe, surtout en France, n’aient pas commencé à y travailler assez tôt. Là maintenant, nous essayons de rattraper le retard en faisant un investissement fortement concentré sur la période actuelle. Ca risque d’être vraiment compliqué à gérer pour les années à venir.

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