On en parlait depuis un moment, mais les exemples et ainsi les alertes de pénurie d’IPv4 commencent à arriver. En France, ce signal a été donné par l’appel à l’aide, sur un forum spécialisé, du fournisseur d’accès internet K-net.
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Du fait du nombre limité d’adresse IPv4, un nouveau protocole a été mis en place, l’IPv6. Ce dernier présente une bonne alternative mais à ce jour, trop peu de structures permettent sa démocratisation malgré le lancement du programme « IPv6 day » en 2012 pour la production massive d’adresses. Le problème majeur vient du fait que les services internet ne sont pas compatibles avec les IPv6 à l’heure actuelle. Les fournisseurs repoussent les échéances du fait du coût de la mise à jour de leurs structures alors que les dernières adresses IPv4 ont été distribuées par l’Icann en 2011. La transition est lente et ne suit pas la croissance des technologies et de la demande. On observe que les IPv4 sont limitées à un peu moins de 5 milliards d’adresses mais que les périphériques connectés vont bientôt atteindre les 15 milliards et ne compte pas arrêter leur croissance, selon une étude de Google.

Fin 2010, des parlementaires avaient proposé de rendre obligatoire la compatibilité des équipements avec les nouvelles adresses. Cependant, la proposition n’a pas abouti et la seule avancée fut la compatibilité dans les appels d’offre de marché public. Tout cela donne lieu à un nouveau marché, celui de la vente et de la location d’adresses IPv4 à l’instar d’ « IPv4MarketGroup ». Une adresse vaudra alors entre 10 et 22$.
C’est donc de là que part la requête de K-net qui a lancé son appel en demandant à ce qu’on lui loue ou vende des adresses IPv4 inutilisées à moindre prix. Cette insuffisance technique pourra lui coûter cher car il faudra que l’entreprise revoie ses priorités quant à l’extension de son réseau et l’accession à un nouveau marché.
Cet incident n’est pas anodin et les pouvoirs publics devront certainement se saisir de la question du fait que ce phénomène va s’étendre à l’ensemble du marché et les impacts seront lourds. Pour le moment, la seule alternative serait le « carrier grade NAT » qui consiste à distribuer des adresses privées à une passerelle de nouveaux clients au lieu d’adresses publiques et à traduire ces adresses en adresses publiques vers Internet. Cependant, ce processus n’est pas pratique et rien ne pourra remplacer efficacement l’IPv6.

A propos de Clara Steimle