Nous connaissons tous la marque de vêtements pour ados américaine Abercrombie and Fitch. Cette enseigne est d’habitude associée à des jeunes, dits « popular kids », qui fitchthehomelesspeuvent se permettre de payer un simple pull à 80 euros pour afficher d’autant plus leur personnalité de petits frimeurs.
Le président-directeur général de l’entreprise en question, Mike Jeffries, refuse d’embaucher des « gens moches » ou de produire des vêtements larges ou extra-larges parce qu’il ne veut pas que des personnes obèses mettent ses vêtements.  M. Jeffries a très clairement exprimé son concept de branding qu’il souhaite mettre en place pour Abercrombie lors d’un entretien en 2006 :
« Dans toutes les écoles il y a des enfants qui sont « cool » et populaires, et il y a aussi les enfants qui ne sont pas aussi « cools » […] nous, nous cherchons les enfants cools. Nous cherchons l’enfant américain qui a une bonne attitude et beaucoup d’amis. Beaucoup de personnes n’ont pas leur place dans nos vêtements […] et ne l’auront pas. Est-ce que nous excluons ?  Absolument, nous voulons vendre à des gens cool et attractifs. Nous ne voulons pas vendre à qui que ce soit d’autre. »[1]

L’attitude de l’entreprise a interpellé Greg Karber qui a décidé de lancer une campagne pour mettre en avant l’attitude discriminative de la marque envers les individus ne rentrant pas dans les cases préconisées par Abercrombie.
Il a décidé de créer une vidéo qu’il a publiée sur Youtube, dans laquelle il invite les personnes qui possèdent des vêtements Abercrombie à les offrir aux SDF et à publier leur action sur des réseaux sociaux tels que Facebook ou Twitter avec le hashtag « FitchTheHomeless ».
Karber a décidé de profiter de la viralité, qui est possible grâce à Internet et à des outils tels que Facebook, Youtube et Twitter, pour faire passer son message et discréditer une marque,  le tout à un coût financier inexistant.
Certains sont d’accord avec la position de Karber, d’autres le critiquent en avançant qu’il serait en train de se livrer lui-même à de la discrimination : étant donné que la marque c’est de l’ordure, offrons les vêtements en question à l’ordure de la société, c’est-à-dire aux SDF.
Quoi qu’il en soit, la vidéo a déjà dépassé les 7 millions de vues. Grâce à Internet et à ses outils, le reste du monde est à la portée de n’importe qui réussissant à créer un contenu susceptible d’être viral.


[1] “In every school there are the cool and popular kids, and then there are the not-so-cool kids,” he says. “Candidly, we go after the cool kids. We go after the attractive all-American kid with a great attitude and a lot of friends. A lot of people don’t belong [in our clothes], and they can’t belong. Are we exclusionary? Absolutely.
We want to market to cool, good-looking people. We don’t market to anyone other than that.”
Source de la photo : http://bit.ly/17TLNdB

A propos de Gabriela Sol

Cette publication a un commentaire

  1. Cacolac

    “Certains sont d’accord avec la position de Karber, d’autres le critiquent en avançant qu’il serait en train de se livrer lui-même à de la discrimination : étant donné que la marque c’est de l’ordure, offrons les vêtements en question à l’ordure de la société, c’est-à-dire aux SDF”
    Les gens qui ne sont pas d’accord avec cette initiative et qui arguent ce qui est avancé ci-dessus, ce sont eux les ordures! Ils ne valent pas mieux que abercrombie puisqu’ils viennent à considérer les SDF comme “l’ordure de la société”.
    C’est vraiment un argument fallacieux :/

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